L’hiver bat son plein et les fêtes approchent, pour certain.e.s cette période peut ne pas être seulement synonyme de fête. Outre le stress engendré par les fêtes, les attentes, la pression familiale… les jours raccourcissants et le temps se gâtant quelque peu, la luminosité diminue or elle joue un rôle important dans la régulation de notre système biologique. En résumé, la diminution de la lumière du jour peut désynchroniser votre horloge interne, ce qui affecte votre humeur. On appelle cela : la dépression saisonnière ou trouble affectif saisonnier (TAS).
ll ne faut cependant pas confondre le petit coup de blues de fin d’année avec une dépression, voyons ensemble comment repérer les signaux et ce que vous pouvez mettre en place pour passer un hiver un peu plus serein.
Déprime de fin d’année ou dépression saisonnière ?
Bon nombre de personnes ressentent le "blues de l'hiver", que l’on appelle aussi “déprime de fin d’année”. Globalement iels se sentent un peu plus tristes et ont un peu moins d’énergie en hiver. Les fêtes de fin d’années peuvent être un moment difficile à vivre qui renvoie certain.e.s à la solitude, à l’isolement et parfois à l’inexistant soutien familial. Ce n’est donc pas étonnant de faire face à des émotions négatives pendant cette période de l’année.
La dépression saisonnière se distingue car elle survient tous les ans, au même moment, lorsque la lumière se fait plus rare. On dira que :
- la dépression saisonnière est cyclique : ses symptômes sont sévères et elle survient au même moment chaque année, en autonome ou en hiver pendant au moins deux années consécutives
- tandis que la déprime de fin d’année est une variation de l’humeur passagère avec des symptômes plus légers et ne survient pas forcément chaque année
Les personnes souffrant de dépression saisonnière ressentent de nombreux symptômes proches d’une dépression “classique” :
- Problèmes d'humeur tels que la tristesse, l'ennui ou l'irritabilité
- Besoin accru de sommeil
- Fatigue et manque d'énergie
- Augmentation de l'appétit, avec des envies de glucides (comme le pain, les pâtes, les sucreries)
- Une tendance à vouloir éviter les situations sociales, ainsi qu'à être plus sensible au rejet
- Perte d'intérêt ou de plaisir dans les activités
Comment à t-on découvert la dépression saisonnière ?
L’obscurité hivernale est vécue différemment selon les cultures. Nous ne sommes pas tous égaux face au climat, en fonction de la région du monde dans laquelle nous vivons, nous pouvons être confronté.e.s à des climats plus ou moins difficiles. Nous avons depuis toujours été obligé.e de faire face, et nous l’avons fait de manière assez inventive, en créant des moments de fêtes qui nous permettent de compenser par exemple !
Pourquoi je mentionne le climat alors que l’on parle de dépression 🤔 ?
Le Dr Norman E. Rosenthal, psychiatre et chercheur au National Institute of Mental Health, a été le premier à démontrer, en 1984, le lien entre lumière et dépression. Rosenthal souffrait de dépression chaque année mais uniquement lors des mois d’hiver du grand nord Canadien, il a donc cherché à comprendre les causes de son trouble.
Le Dr Norman E. Rosenthal s’est alors lancé dans plusieurs études, les premières exploraient le lien entre l’humeur et les latitudes géographiques : la question sous-jacente était de savoir si le climat avait un impact sur la santé mentale des habitant.e.s. Par exemple : les habitant.e.s de Californie sont iels moins déprimé.e.s en hiver que les habitant.e.s d’Alaska ?
La réponse est oui, les études ont prouvé une prévalence plus élevée de dépression saisonnière dans les régions où les jours sont plus courts et la luminiosité plus basse en hiver !
D’autres études visaient à évaluer le lien entre lumière et dépression : la question sous-jacente était de savoir si la luminothérapie pouvait être une piste de traitement pour les patient.e.s atteint.e.s de dépression saisonnière.
La réponse est encore oui, certaines études montrent un taux de réussite allant jusqu’à 75% !
Les différentes études menées depuis les années 80 nous indiquent que deux hormones se trouvent être importantes dans la dépression saisonnière :
- Une baisse de production de la sérototine
Elle régule l’humeur et gouverne la production de la mélatonine, une autre hormone responsable des cycles éveil-sommeil. Il semble plausible qu’elle joue un rôle prépondérant dans les symptômes d’hypersomnie ou d’hyperphagie que l’on retrouve dans la dépression saisonnière.
- Une hausse de production de la mélatonine
En effet, certains symptômes pourraient être causés par une glande située dans le cerveau, soit la glande pinéale aussi connue sous le nom « d’horloge biologique». En réponse à la diminution de la luminosité, cette glande sécrète de la mélatonine, une hormone qui entraine une grande sensation de fatigue.
Comment lutter contre la dépression saisonnière ?
- En manque de soleil ? Tester la luminothérapie
Elle consiste à s'exposer régulièrement à une lumière blanche de forte intensité.Idéalement, vous pouvez débuter les séances de luminothérapie dès septembre afin de retarder et limiter l’apparition des premiers symptômes.
- Prendre davantage soin de soin et préservez-vous !
On ne le répètera jamais assez mais il est important de rester vigilant.e et à l’écoute de vos besoins en matière de repos et d’alimentation. Si vous aimez cela, vous pouvez également faire du sport ou des ballades en extérieur, une activité sportive permet de sécréter de la dopamine (l’hormone du plaisir).
- Partager des moments avec vos ami.e.s et vos proches
Il est important de ne pas se laisser happer par l’isolement, n’hésitez pas à partager des moments avec des personnes proches, avec lesquelles vous vous sentez en sécurité et libre de vous exprimer. Il existe bon nombre d’associations, de groupes d’entraide et autres communautés qui peuvent vous accueillir ❤️
- Le bon moment pour débuter une psychothérapie ?
Un suivi psychologique peut vous aider à surmonter la dépression saisonnière, vous pourrez acquérir des outils qui vous permettront de faire face. Il est important de bien connaître votre fonctionnement afin de pouvoir mettre en place tôt dans l’année des actions qui vous permettront de passer un hiver plus serein.
Bonnes fêtes à tous.tes, prenez soin de vous !