On pourrait croire que les mentalités changent au fil des années et que les membres de la communauté LGBTQIA+ sont de plus en plus acceptés dans la société. En l’occurrence, les résultats de nombreuses études prouvent que c’est tout le contraire… Les personnes LGBTQIA+ sont deux à trois fois plus susceptibles de souffrir de troubles de santé mentale que les personnes cisgenres et hétérosexuelles. Découvrez quels sont les problèmes de santé mentale que rencontrent cette communauté et comment une thérapie avec une psychanalyste spécialisée LGBTQIA+ peut faire la différence pour les résoudre.
Les personnes LGBTQIA+ plus exposées aux troubles mentaux
Lorsque l’on rencontre au quotidien des difficultés à cause de son orientation sexuelle comme des remarques, de la discrimination ou encore des violences physiques ou verbales, notre psychisme est forcément impacté. C’est le cas des personnes LGBTQIA+ qui, lorsqu’elles assument leur identité de genre ou leur orientation sexuelle peuvent être rejetées voire stigmatisées. Dépression, tentative de suicide ou addiction les empêchent de vivre sereinement.
La dépression
De nombreuses études ont prouvé que les membres de la communauté LGBTQIA+ sont plus susceptibles de souffrir de troubles dépressifs. En effet, parce qu’ils sont plus souvent confrontés à une stigmatisation de la part de la société, que ce soit dans le cadre scolaire, professionnel ou personnel. Nombreux sont ceux qui ont également subi des violences verbales ou physiques en raison de leur orientation sexuelle. Ces phénomènes amènent les personnes LGTBQIA+ à éprouver plus facilement des symptômes dépressifs ou des pensées suicidaires pouvant mener à une tentative de suicide. Si l’on se penche sur des chiffres concrets, certains sont assez révélateurs :
- 89,2 % des femmes lesbiennes ou bisexuelles de 18 à 24 ans déclarent avoir été déprimées au cours des 12 derniers mois ;
- une autre étude suggère que 50 % des personnes trans sont susceptibles de faire une tentative de suicide avant leurs 25 ans ;
- un tiers des hommes homosexuels ou bisexuels déclarent avoir fait au moins une tentative de suicide au cours de leur vie.
Les chiffres sont sans équivoque : la communauté LGBTQIA+ est beaucoup plus exposée aux problèmes de santé mentale et a besoin d’être soutenue.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette augmentation des risques à développer une dépression ou de l’anxiété :
- des violences verbales ou physiques subies à l’école, à la maison ou dans le monde du travail ;
- un rejet de la part d’un ou plusieurs membres de la famille ou du cercle amical ;
- l’appréhension de révéler son orientation sexuelle ou de faire son coming-out par peur du regard des autres ou de leurs réactions à cette annonce
- l’accumulation de discriminations rencontrées au quotidien.
Les addictions
Les membres de la communauté LGBTQIA+ sont également concernés par les addictions à l’alcool ou aux substances psychoactives.
Par exemple, le Chemsex, qui consiste à utiliser des produits psychoactifs dans le cadre de la sexualité, est une pratique très ancienne qui pose problème aujourd’hui. En effet, les substances psychoactives utilisées sont très addictives. De nouvelles drogues appelées cathinones (3-MMC, 4-MEC, etc.) ont fait leur apparition et peuvent représenter un danger si elles sont prises trop régulièrement ou en trop grande quantité. L’utilisation de ces substances peut engendrer des dépressions, une perte de l’estime de soi ou encore un isolement social.
De nombreux Français rencontrent des problèmes d’addictions à la drogue ou à l‘alcool et la communauté LGBTQIA+ n’est pas épargnée. Et si la consommation d’alcool apparaît moins régulière chez les hommes homosexuels (HSH), elle reste plus excessive quand c’est le cas. Une dépendance à la drogue ou à l’alcool a autant d’effets sur la santé physique que mentale des personnes concernées. Une thérapie avec un psychanalyste LGBTQIA+ peut aider le patient à sortir de ses addictions pour prendre soin de sa santé.
Le manque d’accès aux soins
Si le manque d’accès aux soins n’est pas un trouble de santé mentale à proprement parler, il en dit long sur les peurs que peuvent ressentir les membres de la communauté LGBTQIA+ face au corps médical… Car si l’on n’ose pas demander de l’aide, comment peut-on aller mieux ?
Selon l’étude du Ministère de la Santé publique sur les discriminations, 49 % des femmes lesbiennes n’ont jamais parlé de leur orientation sexuelle avec leurs médecins traitants, sachant que pour 81 % d’entre elles, leur médecin n’a jamais posé la question non plus. Chez les hommes, les chiffres restent éloquents : respectivement 40 % et 79 %. Quant aux personnes trans, 1 sur 4 avoue avoir renoncé à consulter de peur d’être discriminé.e par le/la soignant.e en raison de son orientation sexuelle et/ou son identité de genre.
Ce manque d’accès aux soins peut avoir de graves conséquences en termes de santé mentale comme physique. Certains membres de la communauté LGBTQIA+ n’osent pas faire de dépistage régulier par peur du jugement des soignants. Là encore, les chiffres sont très parlants :
- 57,5 % des femmes lesbiennes craignent d’être jugées en annonçant leur orientation sexuelle ;
- 34,7 % des personnes ayant fait leur « coming out médical » ont ressenti un jugement de la part de leur médecin ;
- 20 % des femmes lesbiennes ou bisexuelles déclarent avoir reçu des remarques lesbophobes ou des refus de soins dans le cadre médical ;
- 14,3 % des personnes HSH ayant reçu des commentaires désobligeants sur leur sexualité ne consultent plus de soignants.
Il est donc primordial que les professionnels de santé se forment à l’accueil et à l’écoute des personnes LGBTQIA+ pour suivre au mieux leurs patients issus de cette communauté avec bienveillance et tolérance.
Se faire accompagner par un.e psy safe
Pour accompagner au mieux les patients LGBTQIA+, le corps médical doit leur offrir un cadre sain et respectueux. Cela permettra aux patients de prendre confiance et d’oser se confier sur leur orientation sexuelle ou sur les problèmes de santé mentale qu’ils rencontrent. Il est également prouvé qu’en se sentant acceptées par les prestataires de soins et/ou leur famille, les personnes de la communauté LGBTQIA+ sont moins susceptibles de développer des dépendances.
Pour venir en aide aux personnes qui souffrent de dépression, d’anxiété généralisée ou d’addiction, des psychiatres, psychologues, psychanalystes spécialisés sur les enjeux LGBTQIA+ peuvent proposer une thérapie adaptée à chacun grâce à un accompagnement personnalisé. Ils prennent en compte les identités de genre et les orientations sexuelles de leurs patients et connaissent les souffrances qu’ils peuvent éprouver. Ils créent un espace serein pour leurs patients qui peuvent se confier et se libérer du poids qu’ils portent sur leurs épaules.
Les professionnels de santé doivent être formés pour accompagner au mieux les personnes LGBTQIA+, pour qu’ils se sentent en sécurité et s’autorisent à partager leurs craintes et leurs questionnements. D’ailleurs la communauté est à la recherche de soignants identifiés comme « safe » et compétents pour les suivre. En tant que psychanalyste LGBTQIA+, formée aux enjeux et besoins de la communauté LGBT dont je fais moi-même partie, j’accompagne mes patients dans leurs questionnements, réflexions, difficultés.